mardi 6 janvier 2015

Et si l'éléphant Greudf pouvait danser ?


Chère Sandra Lagumina,

J'ai envie de dire : Wow.
Bravo pour ces 20 minutes de vidéo DigitAll : du Human2Human (#H2H), de la transparence, "conversation is king", du management latéral, du reverse mentoring, de la quête de sens, la fusion des vies pro et perso, des flux non marchands... et tout ça à cause du numérique ! C'est dense et délicieux !
J'avoue que sans vous connaître, votre parcours [Science Po - ENA - cabinet de ministre - siège du CAC40 dans le juridique], ne me donnait pas de prime abord l'impression que l'armée GrDF [45 000 employés] s'était doté l'année dernière d'une tête tournée vers le monde qui vient. Mea culpa. Vous connaissez @BTilloy ? Si ce n'est pas encore, le cas, vous devriez déjeuner ensemble !

Mais ce qui m'impressionne le plus dans toute cette démarche DigitAll à GrDF, c'est surtout de vous voir proactivement abolir la frontière entre communication interne et communication externe. Peu de patron(ne)s ont déjà pris conscience que, le monde devenant transparent, l'information devenant liquide, ce rapprochement devenait inéluctable. Encore moins ont déjà pris acte et agissent en conséquence. La tentation est grande de succomber au court terme, la facilité de continuer l'existant, laissant le travail de fusionner les équipes à son successeur, quand cela sera devenu inévitable voire critique.
Car pavés de bonnes intentions, les systèmes paritaires excellent à maintenir le status quo : les obligations de consultation préalable sont devenus les instruments de sanctuarisation de l'information au détriment de l'ouverture et du dialogue direct avec les parties prenantes. Comme pour les élus politiques, nous allons vers une époque où la multitude a de moins en moins besoin de mandater des personnes physiques pour la représenter. Lesquels, par instinct de survie probablement, se retrouvent donc à défendre des modèles bientôt désuets.

Pour aller plus loin, je me permets de soumettre une proposition : inverser la chaîne d'approbation de votre équipe de communication. C'est à dire que toute production, par défaut, est publique, et le confidentiel devient l'exception : pour réaliser une production à diffusion restreinte, alors il faut tout un tas d'approbations jusqu'au plus haut niveau en justifiant pourquoi cela ne peut pas être partagé... Chiche ?

Passer d'une logique de "tout est interdit sauf si c'est autorisé" à celle où "tout est permis sauf si c'est interdit" est une transformation culturelle qui, d'une part, ne concerne pas seulement l'expression des employés sur les réseaux sociaux (ils n'auront finalement servi qu'à exacerber le problème jusqu'à le rendre inévitable), et d'autre part ne peut avoir lieu sans une implication exemplaire des plus hauts niveaux de management.

Tous mes voeux Greudfiens !
Duc

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