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jeudi 12 février 2015

Ca y est, on a inauguré le premier French Tech Viet Hub !!

Il le fallait bien, depuis qu'on en parlait ... Je crois bien qu'en fait c'est bien la cérémonie des voeux de la French Tech du 29 janvier à Bercy qui nous a donné l'impulsion pour passer à l'acte. La preuve s'il en fallait que ces rassemblements servent à quelquechose :-).
Faute de visite présidentielle, c'est Sylvain qui s'y colle et qui colle le magnifique sticker au coq légendaire.
Cette petite cérémonie aura aussi été l'occasion de faire émerger quelques questions 'existentielles' dont on n'avait pas parlé depuis longtemps.

La FrenchTech, c'est juste les frenchies de la tech. Y'a pas d'examen, pas de diplôme, pas de sélection, pas de catégories. On ne vérifie les papiers de personne. N'importe qui peut se prétendre de la FT, ou dire qu'il n'en est pas, si ça lui chante. Mais enfin bon dans ce dernier cas, si vous vous appelez Christopĥe et vous parlez Python, on n'en pensera pas moins... en fait on s'en fout autant que de savoir si vos cheveux font partie de votre corps. Mais si c'est important pour vous, respect.

Dans le but de valoriser les gens et les projets de la French Tech, une équipe de Bercy (la "Mission French Tech") décerne des labels "Métropole French Tech". Le but de la manoeuvre, grosso modo, est de permettre aux jeunes ne pas se faire rembarrer par leur doyen de fac quand ils veulent faire une stage en start-up au lieu d'une boite "sérieuse". Donc de sensibiliser une population plutôt institutionnelle à la nouvelle économie, l'entrepreneuriat, l'acceptation de l'échec, la volonté d'être riche, etc.

Cette même équipe s'est mise en ligne avec Business France pour en profiter pour faire rayonner la French Tech à l'international, histoire de redorer le blason de la France. Du coup, Business France (autrement dit le ministère du commerce extérieur, et non pas la CDC) lance une initiative pour donner l'idée à la communauté French Tech à l'étranger d'ouvrir de par le monde entier des "French Tech Hub", à l'image de celui qui a été inauguré en Février 2014 par F.Hollande à San Francisco (bon, qui existait depuis une dizaine d'années hein, c'est juste le nom qui a changé.)

Le point commun avec l'opération en régions, c'est qu'il n'y a pas d'argent. La différence notable, c'est qu'elle ne s'adresse pas aux CCIs, d'universités, de grosses boites, de collectivités locales. On parle à la FrenchTech même, à des gens qui mènent personellement des projets dans la tech, des profils donc un peu aventureux, qui ont pris des risques, qui cherchent fortune... bref, des entrepreneurs. Pas besoin d'évangéliser bien fort, beaucoup d'agilité, très très peu d'inertie. Et un rapport à l'appareil public assez ... distant.
Et nous, la French Tech Viet, on a trouvé ça cool, alors hop on adopte ! Et ça tombait bien parce que justement on avait notre petit QG appelé Work Saigon où on se retrouve toutes les semaines pour se disputer les derniers brownies...

Comprenons nous bien : il n'y a pas d'argent en jeu, nous sommes dans une logique d'identité, de solidarité, de plaisir.
Maintenant, fort de nos 500 membres, on va reprendre nos différents ouvrages, nos sessions de Koudetat, soutenir nos porteurs de projets comme dimovie, et voir si il n'y a pas moyen, de faire un peu la pub de nos start-ups françaises, comme faire une vitrine/showroom à objets connectés.

A bon entendeur, surtout n'hésitez pas à venir nous rendre visite, promis on vous gardera du brownie !

jeudi 19 juin 2014

The Kase study

C'est officiel : Sculpteo fait donc le deuil du grand public en décidant de se concentrer sur les activités B2B. Quel dommage, un beau rêve qui s'envole. Etaient-ils trop en avance sur leur temps ? Ou manquent-ils des ressources financières nécessaires à déployer un tel virage de nos habitudes de consommation ?
J'ai lu dans un bouquin (hint: il y a le mot "multitude", dans le titre...) qu'il était important de commencer par une killer app pour forger la relation avec sa multitude. Par exemple Withings avec une balance, Nest un thermostat, Uber le transport de personnes... Le nom et le positionnement de Sculpteo étaient peut-être un peu trop "à large spectre" pour réussir à accrocher une première tribu... Ceci dit il est difficile de ne pas penser à toutes ces autres sociétés qui ont organisé une "fuite en avant" vers le premium (Un exemple : G7 avec le club affaires, Air France avec sa premium eco) et qui laissent entrer des acteurs innovants par la masse. Bon c'est toujours facile de commenter à posteriori... 

Souhaitons tout de même bonne chance à Sculpteo B2B !

Mais pendant ce temps-là ...


Avez-vous vu un de ces magasins "The Kase" apparaître près de chez vous ? Il s'agit du dernier projet en date des frères Rosenblum, les fondateurs de Pixmania, une des plus belles success story du e-commerce français des années 2000.
La page LinkedIn de l'un deux détaille :
September 2012, the Rosenblum brothers founded The Kase (www.thekase.com) to become the largest retailer of fashion accessories for smartphone and tablets. After 15 months of operation, already 140 shops have been opened in 8 countries.
Des boutiques pas gigantesques mais toujours à des emplacement premium, de grande affluence. Et pour vendre quoi ? Des coques personnalisées pour votre téléphone. 140 boutiques ? Juste pour des coques à iPhone ? Comment ça peut marcher ça ? Je me le demande d'autant plus que je ne vois jamais trop de monde dans celle qui est en bas de chez moi... Et je m'inquiète d'autant plus en pensant aux déboires de Tie Rack dont le positionnement ressemble bien similaire. Sauf que ...

Les boutiques Kase sont équipées d'une magnifique imprimante à autocollants sur mesure. Un autocollant sur votre téléphone, c'est bien, mais aux yeux de ceux qui aiment ça, ce n'est pas aussi bien qu'une coque sculptée sur mesure ! Les boutiques sont toutes assez spacieuses pour accueillir une découpeuse laser et quelques imprimantes 3D. Le pas à franchir, une fois les boutiques en place et une première clientèle acquise qui aime bien les petits objets personnalisés, n'est plus bien grand pour obtenir le premier réseau d'impression 3D de France ...

Bonne chance aux frères Rosenblum !

mercredi 23 avril 2014

Appel à l'indignation face à la mise en examen de Nicolas Colin

Jean-Christophe Despres résume magnifiquement la situation dans cet article de La Tribune : Nicolas Colin est mis en examen pour un article de blog qu'il a écrit fin 2013 sur l'incapacité de la G7 à réagir face à l'arrivée d'acteurs innovants dans sa filière.


Nous avons demandé à Maud Franca la permission de reprendre ses mots que nous avons trouvés si justes pour expliquer notre soutien :
Nous signons cette pétition car les enjeux de l'innovation sont cruciaux pour l'avenir de notre pays. Ils ne peuvent être brimés par la volonté de certains de retarder une transformation inéluctable. Les conservatismes et réactions de peur face à l'avenir ne peuvent être des solutions. Dans l'histoire, ils ont toujours conduit au pire. Rien de bon. Ils impliquent de subir l'avenir plutôt que de le maîtriser et nous mettent dans une attitude défensive néfaste. La France ne peut se permettre de regarder les trains passer et de voir les autres pays avancer sans elle. Le changement est là et nous ne pouvons faire la politique de l'autruche ou manquer de vision.  Monde nouveau ne signifie pas faire table rase du passé. Tout est continuité et mémoire. Toutefois des modèles économiques et sociétaux arrivés à bout de souffle nécessitent des ruptures. Le renouveau est dans l'ordre des choses. Et l'important dans ces sujets est aussi celui de la régulation.
Par ailleurs, nous signons car la liberté d'expression est un droit fondamental. Il est regrettable que dans notre pays, celui des Lumières, on en arrive à faire un procès en diffamation parce que quelqu'un, qui soit-il, exprime ses idées.
Enfin nous signons car Nicolas Colin a eu le courage et l'intelligence de soutenir le changement, ne fusse-t-il parfois des plus populaires. Le courage de secouer nos inerties.
Nous invitons chacun à signer cette pétition dès lors qu'il partage aussi ces convictions sur l'avenir :

Le lien vers la pétition sur change.org :
 #TousavecColin



Duc et Yanai


Pour se faire sa propre idée, voici l'article original :
http://www.latribune.fr/opinions/tribunes/20131015trib000790737/taxis-vtc-les-fossoyeurs-de-l-innovation.html

Existe également en version anglaise pour vos amis anglophones :

samedi 12 avril 2014

Desrtr

Monsieur le Président
Je vous poste un billet
A vous faire imprimer
Par votre chambellan
Mes amis m'ont appris
La mise en examen1
De mon ami Colin
Pour propos insoumis2


Monsieur le Président
Je rêve que la France
Se maintienne en avance
Des pays innovants
C'est pas pour vous fâcher
Il faut que j'en rajoute
L'ennemi sur la route
C'est le fils Rousselet

C'est pas très compliqué
Avec l'ami Henri
Ils ont tout bien écrit3
Ils ont tout expliqué
Croire que l'on peut freiner
Les vrais innovateurs
Juste en leur faisant peur
C'est là le vrai danger

Car si le monde entier
Rit de notre déroute4
Il ne fait aucun doute
Que peu vont nous aider
Nous devons commencer
Par nous aider nous-mêmes
Dans notre écosystème
Aux rentes nous attaquer


S'il faut des avocats
Plutôt que décrets5
Créons des sociétés
Comme le fait Nicolas6
S'il n'y a qu'un lobby
Pour votre servitude
C'est bien la multitude
C'est la démocratie

Oublions les taxis
Les ambitions d'Uber
Dépassent cette guerre
Soignons notre myopie
Les enjeux de demain
Ce sont les plateformes
Qui relieront les hommes
D'un pays souverain




Allez, et puisqu'il nous reste 3:30, on se ré-écoute la version originale, inimitable :




1. [http://www.latribune.fr/opinions/editos/20140410trib000824685/l-innovation-merite-t-elle-une-mise-en-examen.html]    
2. [http://www.latribune.fr/opinions/tribunes/20131015trib000790737/taxis-vtc-les-fossoyeurs-de-l-innovation.html]    
3. [http://www.amazon.fr/L%C3%A2ge-multitude-Entreprendre-gouverner-r%C3%A9volution/dp/2200277830/]    
4. [http://www.nytimes.com/2014/03/23/business/international/some-french-entrepreneurs-say-au-revoir.html]    
5. [ http://www.latribune.fr/entreprises-finance/services/transport-logistique/20140205trib000813763/le-delai-de-15-minutes-pour-les-vtc-suspendu-par-le-conseil-d-etat.html]    
6. [http://www.thefamily.co] et [http://www.meetair.co]    

mardi 25 février 2014

De grands espoirs pour le financement participatif

Comme beaucoup d'innovations de l'internet, le financement participatif est un retour vers des pratiques bien anciennes, celles où l'on se débrouillait sans banques dans des groupes sociaux limités aux cercles que les moyens d'échange de l'époque nous permettaient de connaitre (les tontintes par exemple). Le qualificatif d'innovant n'est ni dans le processus, ni dans la technologie, mais dans l'échelle massive à laquelle ce processus s'effectue.

La transparence qu'induit la fluidité des échanges dans monde numérique permet d'évoluer dans une bulle de confiance gigantesque, où 10 000 personnes peuvent prêter 20 euros à 1 000 autres personnes avec un coût de transaction minime. Le succès de ces plate-formes résidant dans la taille de cette bulle de confiance qu'elles créent, c'est par construction qu'elles sont vouées à une certaine hégémonie.
Emprunt Russe de 200 roubles - 1898
Mais le financement participatif n'est pas une innovation comme les autres : c'est une clef de voûte sur laquelle beaucoup d'autres innovations vont pouvoir s'appuyer pour se développer. Et c'est en cela qu'elle mérite une attention toute particulière. Elle influence les projets qu'elle touche en leur offrant de l'ouverture et de l'efficacité, en plus du financement et de l'accompagnement que les banques traditionnelles ne sont pas à même de fournir.

De l'ouverture car pour crowdfunder son projet, il faut en parler sur la place publique. J'ai bon espoir que cela mettra rapidement un terme à ces attitudes que j'observe malheureusement encore trop souvent de la part de personnes qui croient encore que leur idée est un secret, qu'il faut vivre caché pour réussir. Oussama le dit si bien : les idées c'est comme les selfies, c'est juste bon pour l'ego. Mais surtout, cette ouverture va forcer les entrepreneurs à voir grand très vite, à penser monde et non France. Et penser monde, ce n'est pas seulement arrêter de gémir sur la fiscalité locale mais aussi, en regardant loin, garder le focus sur les plus gros enjeux de notre siècle et rester à la pointe de l'état de l'art.

De l'efficacité économique ensuite car une campagne de financement, c'est aussi une façon de rencontrer son marché, de vendre, de se faire connaître, de développer son produit, de recruter même. Le branding, la vente, le marketing produit, même un peu de RH, en plus du financement ! Ismael Ghalimi est un modèle du genre, qui n'avait pas besoin de financement mais qui a quand même mené une campagne de crowdfunding afin de recruter ses beta testeurs pour son projet STOIC. En fait, une campagne sur Kisskissbankbank, on y récolte de l'argent mais aussi de l'information sur la qualité son produit, de la confiance et des sentiments de son marché. Ces autres échanges sont en général passés sous silence dans les média qui n'ont d'yeux que pour le mécanisme financier ; pourtant c'est bien eux qui font la différence entre emprunter à une banque et emprunter à la multitude. Cette efficacité économique, c'est une chance pour nous qui ne disposons pas des moyens financiers des américains pour financer le "grand gaspillage" auquel sont confrontés les nations à la frontière de l'innovation. En étant un pays pionnier du financement participatif, la France pourra peut-être s'en sortir et rester un pays à la pointe tout en se contentant d'un "moyen gaspillage de l'innovation" voire un "petit gaspillage de l'innovation".

Et enfin, j'ai espoir que les cartes vont être rebattues entre l'importance relative de l'accompagnement face au financement. Je lis souvent des regrets que la France n'ait pas de Peter Thiel, ni d'Elon Musk, ni de Marc Andreessen, et comment peut-on faire face à la Paypal mafia ... Car oui c'est vrai les grands VCs jouent un rôle déterminant dans l'écosystème de la Silicon Valley. Peut-on tout de même faire triompher la #FrenchTech sans eux ? Il serait défaitiste de ne pas le croire, et illusoire d'espérer voir nos milliardaires à nous se transformer en Super-Niels. C'est là que le financement participatif vient nous apporter une flamme d'espérance. Car il propose ni plus ni moins que de remplacer cette poignée d'individus brillants voire géniaux par l'intelligence collective de la multitude. Et je crois que la question mérite d'être posée : le modèle piloté par l'argent d'abord est-il vraiment celui qu'il faut copier ? Ne peut-on pas anticiper un peu et "sauter" la génération VC pour passer directement aux pratiques du futur, celles qui laissent autant de place aux flux non-marchands qu'aux flux matériels ? Observons le modèle de The Family. Ils ont du mal à se définir eux-même dans la typologie classique : ce n'est pas un fonds (fournisseur de moyens financiers), ce n'est pas un incubateur (fournisseur de moyens matériels). Ce qu'ils mettent au premier plan, c'est la fourniture de "unfair advantages" : connaissance, confiance et émotions positives. Oui peut-être qu'un jour The Family hébergera des entrepreneurs, peut-être qu'ils lèveront des fonds un jour, mais peut-être aussi qu'ils développeront dans leur famille l'art de bien régler ses soucis financiers via le crowdfunding.

Le financement participatif est une belle chance qui nous est offerte de combler notre handicap en matière d'innovation à la frontière, en prenant de vitesse les autres nations dont les écosystèmes de Venture Capital sont ancrés dans des référentiels où l'argent prime.


Pour en savoir plus sur le dispositif, le site de Fleur Pellerin : Faire de la France le pays pionnier du financement participatif.