Le débat sur la neutralité du Net me fait penser à un iceberg à l'envers : tout le monde s'inquiète de cette partie immergée, cachée que sont les tuyaux de la couche de transport et la résolution des noms de domaine, alors que la partie bien visible et de loin la plus imposante que forment les plateformes et les usages qu'elles portent, qui s'en soucie ?
Il y a bien eu quelques entrefilets sur le fait que Apple et Google se réservent le droit de nous supprimer une application de notre téléphone ("pour notre propre sécurité"), mais personne ne s'inquiète vraiment trop de comment Uber sélectionne ses chauffeurs ou de si tous les livres d'Amazon sont traités sur un pied d'égalité. Ce sont des entreprises privées et les utilisateurs ont choisi d'entrer dans leurs écosystèmes, après tout... Résultat lorsque suite à un petit bug, un site perd 75% de son trafic parce que Google l'a "perdu" de ses tablettes, cela passe totalement inaperçu, personne ne hurle à la censure ou vient réclamer de réparation.
Toutes ces plateformes, structurellement vouées à devenir massives, sont engagées dans une relation de confiance avec leurs multitudes, leurs usagers, qui en échange de services rendus acceptent de donner des informations personnelles et de travailler gratuitement. C'est pour préserver ce lien de confiance, qui est leur fond de commerce, que les plateformes doivent faire attention à leurs pratiques car si elles trahissent, elles perdront leurs utilisateurs. C'est finalement le seul levier externe (oublions la NSA un instant) à même d'exercer de la pression sur les pratiques des ces entreprises, qui même cotées en bourse, font en général peu de cas de leurs actionnaires. Pour préserver ce lien de confiance ces plateformes essaient de se présenter en acteur de plus neutre possible vis à vis des différents surtraitants qui opèrent dessus.
Pourtant, elles se trouvent toujours confrontés à des choix incontournables qui leur confèrent une certaine position éditoriale : Uber impose des petites bouteilles d'eau en plastique à ses chauffeurs, un sacrifice écologique arbitré en faveur du confort du passager. Ce contre-pouvoir de la multitude s'est même manifesté au printemps 2013 quand suite à une pétition en ligne, Facebook a transigé sur sa politique de "pas de nudité", autorisant les femmes ayant subi une masectomie à publier des photos de leur poitrine. Mais cette anecdote fait pâle figure face au réel potentiel totalitariste de ces écosystèmes. Car maîtrisant l'outil informatique pour s'adapter au mieux au profil de chaque individu, le match n'est pas du tout égal pour tout un chacun face à ces plateformes. Bien sur, les experts comme la CNIL et l'ARCEP en France ou la FCC au USA sont bien au fait de ces enjeux et observent cela de très près ; mais que pourront-ils tant que les consommateurs sont satisfaits de la situation ?
Toutes ces plateformes, structurellement vouées à devenir massives, sont engagées dans une relation de confiance avec leurs multitudes, leurs usagers, qui en échange de services rendus acceptent de donner des informations personnelles et de travailler gratuitement. C'est pour préserver ce lien de confiance, qui est leur fond de commerce, que les plateformes doivent faire attention à leurs pratiques car si elles trahissent, elles perdront leurs utilisateurs. C'est finalement le seul levier externe (oublions la NSA un instant) à même d'exercer de la pression sur les pratiques des ces entreprises, qui même cotées en bourse, font en général peu de cas de leurs actionnaires. Pour préserver ce lien de confiance ces plateformes essaient de se présenter en acteur de plus neutre possible vis à vis des différents surtraitants qui opèrent dessus.
Pourtant, elles se trouvent toujours confrontés à des choix incontournables qui leur confèrent une certaine position éditoriale : Uber impose des petites bouteilles d'eau en plastique à ses chauffeurs, un sacrifice écologique arbitré en faveur du confort du passager. Ce contre-pouvoir de la multitude s'est même manifesté au printemps 2013 quand suite à une pétition en ligne, Facebook a transigé sur sa politique de "pas de nudité", autorisant les femmes ayant subi une masectomie à publier des photos de leur poitrine. Mais cette anecdote fait pâle figure face au réel potentiel totalitariste de ces écosystèmes. Car maîtrisant l'outil informatique pour s'adapter au mieux au profil de chaque individu, le match n'est pas du tout égal pour tout un chacun face à ces plateformes. Bien sur, les experts comme la CNIL et l'ARCEP en France ou la FCC au USA sont bien au fait de ces enjeux et observent cela de très près ; mais que pourront-ils tant que les consommateurs sont satisfaits de la situation ?
Vigilance donc sur la neutralité des plateformes qui en devenant des service universels n'en deviennent pas pour autant des services publics, car s'ils en prennent les avantages qui les arrangent, ils s'absolvent des contraintes usuellement associées. Fabuleux exemple sur Twitter où Matt Cutts de Google demande au public de l'aider à identifier des sites qui "volent" du contenu à d'autres, quand eux-mêmes sont les premiers à le faire !
Et je souhaite enfin bon courage aux plate-formes de l'ancien régime comme les banques dont la non-neutralité est avérée, face aux nouvelles plate-forme de financement neutres à la KissKissBankBank ... D'une façon générale, je pense que la séparation des plateformes de leurs sur-traitants est une pratique très saine qui va se standardiser. Ce qui va sans doute poser des dilemmes difficiles car la plupart des plateformes se lancent à partir d'une "Killer app" qui apporte la première audience.
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